L'érosion de la biodiversité, qu'elle soit patrimoniale ou ordinaire, touche les territoires à différentes échelles. Les activités humaines sont à l’origine de cette situation. La dégradation et la disparition des habitats naturels, la pollution et la surexploitation des espèces induisent des pertes irrémédiables.
Lors du sommet de Rio (1992) où a été ratifiée la Convention sur la diversité biologique, puis en 2002 à Johannesburg, la communauté internationale s’est fixé l’objectif de réduire l’érosion de la biodiversité. L’Union européenne et la France se sont engagées dans le même temps à enrayer ce phénomène dans le cadre d’une Stratégie européenne en faveur de la biodiversité et d’une Stratégie Nationale pour la Biodiversité, avec notamment la création d'Observatoires Régionaux de Biodiversité (ORB) capables de centraliser les données, de mobiliser les acteurs, d'informer le public et d'orienter les politiques publiques dans la prise de décisions.
Le constat environnemental global mérite toute notre attention
À l’échelle mondiale…
L'UICN estime que 25% des espèces mondiales de mammifères et 11% des oiseaux sont menacés de disparition. À cette allure, les scientifiques évaluent l'extinction de 25 à 50% de la totalité des espèces à l'horizon 2050.
Selon l'Évaluation des écosystèmes pour le millénaire le rythme d'extinction est mille fois supérieur à la moyenne naturelle.
À l’échelle nationale…
La destruction des milieux naturels se poursuit : ces dix dernières années, près de 70 000 hectares (notamment prairies et pelouses naturelles) ont chaque année été sacrifiés à l’artificialisation. Les scientifiques ont par ailleurs évalué que près d’un quart des populations d’oiseaux communs les plus sensibles aux dégradations de l’environnement a disparu entre 1989 et 2015. La nature est affaiblie et le processus engagé de réchauffement climatique fait craindre nombre de déséquilibres écologiques à venir. A titre d’exemple, la date des vendanges a été avancée dans l’année de 18 jours en 38 ans.
À l’échelle régionale…
La biodiversité des Hauts-de-France est victime de la destruction des habitats (les milieux naturels ne représentent qu'environ 13% du territoire contre 38% à l'échelle nationale), du morcellement, de la pollution de l'eau, de l'air, du sol ou encore de la pollution lumineuse. L'artificialisation des sols, la densification des réseaux routiers, autoroutiers et ferroviaires, l'agriculture intensive sont les causes principales de l'érosion de la biodiversité.
La création de l’Observatoire de la biodiversité, pour évaluer la qualité de notre environnement
Sous l’impulsion du Grenelle de l’Environnement (2007) et conscients de l'urgence, l'État et le Conseil régional se sont conjointement mobilisés en 2010 en créant un outil capable de synthétiser et mettre à disposition une information claire et objective sur l'évolution de la nature de notre région : l’Observatoire de la biodiversité du Nord – Pas de Calais.
Suite à la réforme territoriale, l’Observatoire a étendu son action au nouveau périmètre régional, devenant ainsi l’Observatoire de la biodiversité des Hauts-de-France.